17/01/2015 13:29

Charlie au Niger...

Nouvelle manifestation anti "Charlie Hebdo" au Niger

Charlie Hebdo continue de susciter l'indignation au Niger. Une nouvelle manifestation contre l'hebdomadaire satirique était en cours samedi près de la grande mosquée de Niamey. La police a utilisé du gaz lacrymogène tandis que des pierres étaient lancées sur les forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP. Vendredi déjà, des rassemblements avaient fait quatre morts au Niger.

Au moins un millier de jeunes s'étaient réunis devant l'édifice malgré l'interdiction des autorités pour protester contre la publication de la caricature de Mahomet en une de l'hebdomadaire satirique français. La mosquée avait été encerclée par quelques dizaines de policiers antiémeute munis de casques et de boucliers, qui ont tenté de disperser les manifestants à coup de gaz lacrymogène. Des cris tels que "À bas la France", "À bas les tricolores français" ou encore "À bas Charlie Hebdo" étaient scandés par les protestataires, dont certains hurlaient également "Allah Akbar" (Dieu est grand).

 
 

"Nous n'accepterons pas que la chienlit s'installe"

Plusieurs manifestants ont jeté des pierres sur les forces de l'ordre, dont deux 4 X 4 ont été brûlés. Des pneus en flamme ont aussi été jetés dans un commissariat à proximité de la Grande Mosquée, a constaté l'AFP. "On va tout casser. Nous protégeons notre prophète. Nous allons le défendre même au péril de notre sang", a déclaré un manifestant, une grosse pierre à la main, mais dont le visage n'était pas recouvert d'un mouchoir ou d'un masque pour lutter contre les gaz lacrymogènes, contrairement à de nombreux autres.

Le rassemblement, initialement prévu à 10 heures (9 heures GMT), intervient au lendemain d'émeutes à Zinder, deuxième ville du Niger, qui ont fait 4 morts et 45 blessés lors de manifestations anti-Charlie Hebdo. Le Centre culturel franco-nigérien a également été incendié et trois églises saccagées dans cette agglomération proche du nord du Nigeria. "Nous n'accepterons pas que la chienlit s'installe", avait averti vendredi soir le ministre de l'Intérieur Hassoumi Massaoudou sur les ondes de la radio publique.

"C'est ainsi qu'à Niamey, nous avons vu des gens passer un peu partout pour convoquer un rassemblement demain à la Grande Mosquée. Ce rassemblement est interdit et nous prendrons toutes les dispositions pour que force reste à la loi [...] partout sur le territoire", avait-il affirmé. Une position critiquée par un manifestant. "On a touché à notre prophète. On aurait dû nous laisser manifester notre mécontentement, quitte à nous faire encadrer par les forces de l'ordre", a-t-il dit, un caillou à la main.

 

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