26/12/2014 21:58

Mamie Loto...

La Voix du Nord

Yvette Bert, alias « Mamie loto », Audomaroise de 77 ans qui avait été condamnée à six mois de prison avec sursis et 123 000 € d’amende, en novembre, pour l’organisation de lotos illégaux, est décédée jeudi 25 décembre, à l’hôpital d’Helfaut. Son histoire avait provoqué un fort émoi.


« Mamie loto
 » comparaissait devant le tribunal correctionnel d’Arras en novembre. Photo archives Pascal Bonnière 
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« Elle s’est laissée partir. » Son avocate en est persuadée : Yvette Bert, particulièrement usée par sa condamnation, ne s’est pas battue pour guérir. Celle qu’on surnommait « Mamie loto » était hospitalisée depuis une semaine pour des difficultés respiratoires. « Elle est décédée un an, jour pour jour, après une tentative de suicide », relate Me Claire Lamoril-Houtart.

Il y a moins de deux mois, Yvette Bert a été condamnée pour l’organisation de 169 loteries illégales entre 2009 et 2013. À Frévent, puis à Saint-Omer, elle récoltait ainsi des fonds « pour les enfants malades, les handicapés, les familles victimes de sinistres »… Les recettes totales s’élevaient à 410 000 € mais l’enquête n’a pu retracer la destination finale de la majeure partie de l’argent. « Mamie loto » a toujours nié un quelconque enrichissement personnel.

 

Scène médiatique

En septembre, lors de son audience au tribunal d’Arras, l’histoire de l’Audomaroise de 77 ans s’était retrouvée sur la scène médiatique. Le 6 novembre, elle était apparue au tribunal malade et accablée pour entendre son jugement : six mois de prison avec sursis et 123 000 € d’amende. Sa peine avait ému nombre de Français se mobilisant pour aider la retraitée à payer son amende.

Yvette Bert avait décidé de faire appel « pour réhabiliter son honneur, indique son avocate. Elle souffrait d’être considérée comme une voleuse ». Avec son décès, la procédure d’appel s’éteint.

En revanche, « la peine sera désormais exécutable dans le cadre de sa succession », estime Me Lamoril-Houtart. Doutant que ses sept enfants, avec qui tous les liens étaient rompus, acceptent un tel héritage, l’avocate n’imagine pas que l’amende soit payée un jour.

La date de ses funérailles n’est pas encore connue.

 

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