Si il est bien une question que nous ne cessons d’entendre lorsqu’on décide de partir en terre inconnue, c’est bien celle-ci : Pourquoi ici… Nous qui pensions aller à la rencontre des autres, approcher une vision différente, se confronter à un point de vue, il apparait que l’Homme ait ce point commun…savoir le pourquoi des choses!
Mon côté optimiste me souffle alors que tout n’est pas perdu, et que nous avons donc au moins une chose en commun : la curiosité! finalement c’est peut être par là qu’il faut chercher le désamorcement des guerres…envoyer un tiers au conflit, le poser entre les deux rivaux et attendre que le premier s’enclenche…pourquoi ici…
C’est alors que l’attente commence tant du côté interrogateur que du côté interrogé.
L’interlocuteur attend quelque chose de rationnel: un boulot vous attend, une opportunité de carrière, un conjoint, bref le tout tourné vers l’extérieur…
Vous vous sentez alors tellement déçu de ne pouvoir faire face à ces attentes…pourquoi ici? la seule chose qui vous vient alors à l’esprit outre le fait de se dire que ce dernier n’a pas tout à fait tort…qu’est ce que je fous encore ici…c’est la réponse la plus stupide du monde, aussi stupide peut être que la question… « pourquoi pas! »
Alors, pourquoi Séville… et si pour une fois on décidait qu’on faisait parti d’un tout, que nous acceptions enfin que notre vie fasse aussi l’objet de quelque chose d’extérieur! si nous acceptions simplement qu’être ici aujourd’hui signifie surement quelque chose…
Cette question m’a encore été posée hier…je n’ai pas su quoi répondre et en voyant la mine déconfite de mon interlocuteur j’ai eu beaucoup de peine…il voulait une réponse rationnelle, je n’en ai pas.
La réponse apparait plus simple lorsque vous êtes dans un pays radicalement différent de votre pays natal, mais l’Espagne…c’est un peu la France à bien y réfléchir…
Je ne recherche rien de précis dans ce pays et en même temps j’en attends tout. Je reste réceptive à la moindre odeur, au moindre son, à la moindre image…
Séville a elle aussi son côté fantasque et ensorcelleur…la fête, le flamenco, les corridas, l’architecture, la chaleur, la tranquillité, l’appaisement…vous êtes alors loin du réel et vous fondez rapidement dans l’image d’épinal qui a été créee pour vous, touristes.
Vous pouvez croire en effet que la magie de Séville vous emporte à travers les rues, les cafés, les fêtes, la musique, mais vous ne vivez pas, vous rêvez…
Séville c’est aussi un peuple en colère qui subit une crise importante, Séville c’est l’expulsion de familles entières qui ne peuvent plus faire face. Mais Séville ne peut souffrir, Séville c’est du rêve.
Séville c’est peut être ça… l’Espagne en pire…
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